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COMPRENDRE LE MENTAL POUR MIEUX ÉPARGNER

Lorsque vous passez à l’action ou souhaitez donner du sens à un évènement, le cerveau va intervenir dans la prise de décision. Cette dernière est altérée par des biais cognitifs.

Il existe 250 biais cognitifs, généralement liés à la motricité, la mémoire, l’attention…

Abordons ici l’effet du cerveau sur notre propension à épargner.

8 principaux éléments qui nous empêchent épargner (1)

LE MIRAGE DU TEMPS

Nous avons tous déjà remis à plus tard une tâche que l’on pouvait accomplir sur le moment. Un devoir à rendre, résilier un abonnement, déclarer ses impôts, se mettre au sport, manger plus sainement…

Ce processus est connu sous le nom de biais du temps présent ou encore procrastination.

La vie de chaque individu est séquencée en série d’habitudes, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel.

 

Trois étapes

Notre fonctionnement (très bien décrit par Charles Duhigg) est organisé en trois étapes : le signal, la routine et la récompense.

  1. La première étape intègre le stimulus interne (faim, soif, fatigue, peur, joie, le désir) ou externe (le toucher, la douleur, l’odorat, le goût).
  2. Vient ensuite la routine. Pour atteindre votre objectif, vous décidez d’instaurer une action répétée pour qu’elle devienne une habitude.
  3. L’atteinte de votre objectif est la récompense. Elle fait référence à la satisfaction que vous tirez à travers la réalisation de vos tâches et motive vos actions.

 

Exemple d’une situation fictive

Vous souhaitez constituer une épargne de précaution.

Une décision est prise : mettre de l’argent de côté chaque mois pour faire face aux imprévus. Vous faites un effort d’épargne mensuel équivalent à 20 % de vos revenus. La répétition de cette tâche permet de créer une routine venant soulager votre cerveau. Cela va créer une boucle enregistrée par votre cerveau qui rendra l’effort cognitif moins conséquent.

Les mois se succèdent et vous avez atteint votre objectif d’épargne. Votre récompense réside dans la satisfaction procurée par l’accomplissement de votre objectif.

Hélas, notre cerveau nous empêche d’épargner.

La préférence pour le présent aura tendance à nous amener vers toutes sortes d’activités procurant une certaine dose de dopamine (hormone du plaisir).

Ce phénomène s’inscrit dans un cercle vertueux. Comme le suggère Avni Shah, Professeure à l’Université de Toronto :

 » Plus on dépense, plus on en redemande (…) que ce soit par ennui ou pour une autre raison, ceux qui dépensent veulent toujours faire davantage d’achats. Ils accordent moins d’importance à l’argent et sont moins enclins à épargner « .

 

Motivier nos actions

Pour favoriser l’accomplissement de nos tâches, il faut motiver nos actions.

L’enjeu va être de visualiser votre objectif et lister toutes les raisons pour lesquelles vous donnez de l’intérêt à sa réalisation.

La volonté est la clé pour instaurer et maintenir votre routine.

LE BIAIS DU STATU QUO

Le biais du statu quo est relatif à la résistance au changement.

Dans ce cas présent, le cerveau considère tout élément nouveau comme étant sensiblement exposé aux risques.

Vous estimez que vous n’avez pas la capacité d’épargner ?

Ce biais vous incite à ne jamais revoir vos choix de consommation. Résilier un abonnement dont vous n’avez plus l’utilité vous ennuie ?

C’est une forme de biais d’ancrage.

Vous allez vous focaliser sur une information donnée lors de votre prise décision.

Lors des soldes, la plupart des gens affluent dans les magasins car ils se concentrent sur les réductions appliquées (information ancrée).

 

Afin de lutter contre cet effet d’ancrage, il faut réussir à analyser la situation

Pour éviter de tomber dans ce piège, les traders ont recours au « stop-loss ».

Cette méthode permet de limiter les pertes des traders, selon un prix d’ancrage fixé par le détenteur des titres ou le marché lui-même.

L’application est la même en dehors du trading.

Vous avez pris conscience de l’importance d’épargner et décidez de minimiser vos dépenses superflues. Abonnements inutilisés, achats compulsifs, etc.

Pour éviter un biais d’ancrage, il faut identifier correctement les éléments qui le déclenchent, tout en acceptant les émotions ressenties. Introduire les changements de manière progressive serait un moyen d’appréhender au mieux le statu quo.

AVERSION PERTE/RISQUE

Notre manière de concevoir l’argent peut aussi bien nous aider que nous desservir, à gérer notre budget.

L’Homme attache plus d’importance à une perte plutôt qu’à un gain du même montant.

Il s’agit d’un biais relativement lié aux sentiments. Propre à chaque personne, ce biais interfère dans la prise de décision.

Une personne X a le choix entre recevoir immédiatement 100€ ou faire un tirage au sort avec une chance sur trois de remporter 300€ ou rien.

Le second choix s’avère plus risqué que le premier.

L’aversion perte/risque incitera la plupart des gens à opter pour la première option.

Il faut tout d’abord identifier le biais négatif qui est à son origine.

 

Changer son point de vue de référence

Pour pallier à cette vision négative de la situation, il faut changer notre point de vue de référence. Au lieu de prendre sa propre situation de consommation, on peut s’intéresser à celle d’une personne ayant une consommation moins élevée que la nôtre mais qui fonctionne tout aussi bien.

Il existe une deuxième solution à cette aversion :

Il faut tout d’abord prendre en considération l’ensemble des facteurs.

ENVIRONNEMENT SOCIAL ET ETAT EMOTIONNEL : UNE PRESSION EXERCEE SUR NOTRE COMPORTEMENT DE CONSOMMATION

Notre comportement de consommation peut être orienté par notre environnement social et état émotionnel.

La pression des pairs désigne l’influence positive ou négative exercée par son entourage sur notre personne.

Dans un article de la revue Review of Financial Studies, Barry Scholnick, Chercheur à l’Université de l’Alberta, déclare que la probabilité de faire faillite se voit augmenter pour le voisinage d’un gagnant du loto. Dans son étude, Monsieur Scholnick explique avoir croisé la banque de données des loteries de sa région et celles ayant fait faillites.

Regarder une personne aisée dépenser dans des objets et services onéreux inciterait à augmenter notre propre consommation.

L’environnement géographique et l’état émotionnel de l’individu sembleraient avoir une influence sur nos actions de consommation.

Une personne effectuant ses courses en ayant faim sera plus susceptible de consommer que lorsqu’elle est rassasiée.

L'EXCES D'OPTIMISME

Vous est-il déjà arrivé de penser que ça n’arrive qu’aux autres ?

Un imprévu tel qu’un accident, une maladie, un sinistre… Nombreuses sont les personnes sous-estimant le risque. Il est important d’avoir une épargne de précaution en cas d’imprévus.

Mais qu’est-ce que le biais d’optimisme ? Ce biais désigne le fait de croire que nous somme personnellement moins à risque qu’autrui.

Le biais d’optimisme privilégie les situations les plus favorables.

De ce fait, il dissuade nombre d’entre nous de constituer une épargne de précaution. Nous avons tendance à considérer le risque encouru plus élevé lorsqu’il s’agit d’une personne dont la proximité émotive est moindre.

Pour mesurer ce biais, il suffit de comparer l’estimation que l’on fait de notre risque de celui que l’on ferait pour autrui.

Afin de contrer ce biais nous empêchant d’épargner il faut :

  1. Prendre conscience de sa tendance à minimiser les risques encourus
  2. Imaginer la manière de conseiller autrui sur la prise de risque

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OBJECTIF IRREALISTE

La réalisation d’une tâche nécessite conviction et motivation.

Pourquoi je fais cette tâche ? Qu’est-ce qui me donne envie de le faire ?

L’importance réside dans le sens donné à notre mission.

Fixer un objectif irréaliste est démotivant. Avoir l’impression de ne pas pouvoir accomplir une tâche entraîne la démobilisation de l’individu.

Lors de la conception de votre objectif, fixer un montant d’épargne final atteignable.

Pour se faire, il suffit d’établir un budget mensuel. Organiser ses dépenses permet de fixer un objectif atteignable et cohérent en fonction de votre situation financière et votre rythme de vie.

 

AVOIR UN PLAN TROP VAGUE

Comme tous les mois, vous attendez de voir ce qu’il restera sur votre compte pour mettre de l’argent de côté ? Vous souhaitez réussir à épargner de manière régulière ?

Nous avons la solution.

Il faut tout d’abord établir un budget mensuel afin d’organiser vos dépenses.

Muni d’un papier et d’un crayon ou de votre tableau Excel :

  • Listez vos revenus
  • Enlevez vos charges (intégrer à vos charges un budget dédié à la nourriture, les loisirs, les voyages, vos abonnements…)
  • Fixez ensuite un montant minimum à épargner en fonction du reste à vivre obtenu.

 

Taux d’épargne recommandés

Les banques préconisent d’épargner selon la hauteur de vos revenus :

  • 5 % si vous gagnez moins de 1 000€
  • 10 % pour un salaire compris entre 1 000 € et 1 500€
  • 15 % pour une paie de 1 500 € à 2 000 €.

 

On connaît aussi la fameuse règle 50/30/ 20 de l’ouvrage « All your worth : The ultimate lifetime money plan »

Cette règle consiste à dédier 50 % de ses revenus à ses besoins, 30 % à ses envies et 20 % à son épargne.

 

Pour vous permettre d’épargner, il suffit d’y mettre de la bonne volonté, de la rigueur et de déterminer les facteurs qui vous empêchent d’épargner.

N’oubliez pas d’intégrer à votre budget d’éventuels imprévus. Prévoyez une poche du montant de votre choix pour palier à une facture inattendue ou une amende.

Les bonnes habitudes à prendre afin d’épargner :

  • Budgétiser ses revenus mensuels
  • Se donner des raisons d’épargner → construire et consolider un projet d’épargne
  • Apprendre à dire non : nombreuses sont les personnes qui ont du mal à prioriser leurs projets. La préférence pour le présent ou la peur de décevoir notre entourage a tendance a nous pousser à la consommation. Affirmez vos convictions. Vous vous rapprocherez peu à peu de vos objectifs.
  • Contrôlez votre impulsivité. Réunissez les conditions nécessaires pour tempérer vos envies de consommation. Par exemple, évitez de faire les courses lorsque vous avez faim. Si vous n’avez plus d’argent à dépenser pour satisfaire vos envies secondaires, évitez de faire du chalandage.

ABSENCE DE PLAISIR

Absence de plaisir dans l’action d’épargner :

Nombreuses sont les activités contraignantes qui peuvent vous procurer une certaine dose de dopamine sur le long terme.

Comme nous l’avons vu avec le mirage du temps, notre cerveau fonctionne en 3 étapes (signal, routine, récompense) ;

La difficulté réside dans l’insertion de cette habitude au sein de notre routine.

Le plaisir arrive au niveau de l’étape 3 de ce schéma. La dose de dopamine provoquée par la récompense favorise la répétition de l’action dans le temps.

Arrêter de fumer ne procure aucun plaisir à la personne concernée sur le moment, même si l’action est bénéfique. C’est le même principe pour l’épargne.

Pour renforcer sa volonté d’épargner, il suffit d’associer cette notion de « plaisir ».

Pour l’exemple du fumeur, l’argent économisé sur l’achat des cigarettes pourrait lui permettre de partir en voyage.

Epargner, c’est nourrir un sentiment de compétence (être capable de) et obtenir les résultats obtenus sur le long terme, selon l’objectif fixé.

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La valeur d’un investissement peut varier, tout comme les revenus qui y sont attachés.
L’investissement dans une SCPI ne bénéficie d’aucune garantie en capital ni en termes de performances.
Il s’agit d’un placement à long terme avec une recommandation de conserver les parts pendant une période d’au moins 8 ans.
S’agissant d’un investissement immobilier, la liquidité du placement peut être limitée. Le rachat des part peut être soumis à des réserves.

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